Crédit immobilier: la Banque de France donne un coup de pouce aux ménages
ParGuillaume Errard - Mis à jour lePublié le
C’était dans l’air du temps. C’est désormais officiel! Le taux de crédit maximal (dit taux d’usure), fixé à 3,57% actuellement, sera mis à jour tous les mois et non plus tous les trois mois, comme l’a annoncé ce vendredi la Banque de France. Une manière de mieux coller à la réalité, celle d’une envolée des taux de crédit qui a débuté il y a un an. «Ces dispositions permettent de protéger les emprunteurs de taux excessifs et de préserver ainsi un large accès au crédit», promet la Banque de France. Malgré la hausse du coût du crédit, l’institution bicentenaire affirme que «les banques ont continué à servir les emprunteurs de toutes classes d’âge, de revenu et ce pour tous les motifs d’acquisition», rejetant ainsi le risque de blocage du marché, agité par les courtiers en crédit immobilier.
En revanche, la Banque de France affirme avoir constaté, ces derniers mois, que «certains dossiers, dans l’attente de la prochaine hausse trimestrielle significative du taux d’usure, ont été reportés au début du trimestre suivant». Pour éviter que ces phénomènes se reproduisent dans le futur, l’institution bancaire a donc décidé de mettre à jour plus fréquemment le taux d’usure. Cette mesure prendra effet dès le 1er février et ce, jusqu’au 1er juillet 2023. «Les taux d’usure resteront établis sur la base de la moyenne des taux pratiqués lors des trois mois précédents», précise la Banque de France.
Assurer un atterrissage en douceur
Depuis l’été dernier, les taux de crédit grimpent à une telle vitesse qu’ils se rapprochent du taux d’usure. De quoi bloquer plusieurs milliers de dossiers, parfois même de ménages aisés. Rehausser le plafond du taux maximal, et plus fréquemment, leur donnera un bon coup de pouce. Mais risque aussi d’inciter les banques à prêter encore plus cher pour leur assurer des marges confortables. Maël Bernier, de Meilleurtaux, courtier en crédit immobilier, confirme. «Côté taux, ce n’est pas terminé étant donné l’inflation. Mais je pense que le plus gros (de la hausse des taux) est derrière nous. Des taux à 3,5% semblent cohérents avec l’inflation et le discours volontaire de la BCE». «Grâce au lissage des relèvements du taux d’usure, les banques pourront traiter plus facilement l’afflux des demandes de crédit, assure Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis. L’atterrissage du marché du crédit se fera ainsi plus en douceur».
Car la réalité est la suivante: la production de crédit ne cesse de chuter depuis six mois. En novembre dernier, 16 milliards d’euros (hors renégociations) ont été prêtés aux ménages contre 18,7 milliards d’euros en juillet, selon la Banque de France. La faute à l’envolée des taux de crédit qui s’approche lentement mais sûrement des 3% (hors assurance et frais).